LES ENTREPRISES A LA RENCONTRE DES INFLUENCEURS/EUSES

LES ENTREPRISES A LA RENCONTRE DES INFLUENCEURS/EUSES

31 décembre 2021

C’est une race nouvelle, née spontanément comme fruit par excellence de l’ère technologique, du Net et son immense pouvoir d’évocation. On les appelle vloggueurs/euses, youtubeurs/euses, influencers/euses. Avec leurs vidéos – leurs vlogs – ils flattent une sorte de voyeurisme soft et bienveillant qu’ils invitent volontiers dans leur intimité et qu’ils nourrissent d’astuces et de recettes, de conseils de style de vie, de mode et de beauté.

Ce métier – car c’en est un déjà, pour quelques-uns/unes – est avant tout une affaire de femmes. Des très jeunes conseillères « beauté » aux ménagères comblées, tout en passant par les mamans vloggueuses, les femmes y trouvent un terrain propice pour se montrer, livrer et partager.

Et pour prendre leur revanche aussi – sur les stéréotypes et les clichés.

En s’improvisant commentatrices « beauté » et « mode », et parfois même mannequins, ces vloggueuses  montrent que la beauté est une question de libre choix, bon goût et passion, pas de canons et de physique parfait. Certaines d’entre elles cassent ouvertement les codes et vont jusqu’assumer l’inverse de ce que les clichés exigent. C’est le cas de Je ne suis pas jolie – un site au nom plus qu’évocateur. 

Les youtubeuses « beauté » et « mode » ont plus de naturel et plus vérité que n’en ont jamais eu les créatures divines des podiums et leurs commentateurs attitrés. Et quand  spontanéité et vérité s’allient (et s’alignent), le succès ne tarde pas. Le public (qui se compte par des centaines de milliers – abonnés ou simples « watchers ») apprécie et « like ». Le canal EnjoyPhoenix jouit ainsi déjà de 2 millions d’abonnés, celui de Horia – d’un million, talonné de près d’Emma CakeCup, JeNeSuisPasJolie et encore bien d’autres.

Les influenceuses « vie de tous les jours ».

Côté  influenceuses « vie de tous les jours », c’est le même désir d’expression de soi, malgré le préjugé qui fait du quotidien un espace-temps gris et insignifiant.  C’est surtout l’envie des femmes de faire sortir de l’ombre leurs efforts de mères, épouses et ménagères – efforts qu’elles verbalisent et qu’elles mettent en valeur. Soudain, tout prend de l’importance et acquiert du poids – la mine au réveil, les aliments du « déj », le choix des vêtements, la suite de la journée… Les gestes les plus banals deviennent prétexte à un arrêt sur image qui les éclaire, valorise et rend presque attrayants.

C’est là aussi que se glisse le bon petit mot dit en faveur d’une marque, d’un brand, d’un produit. Jamais avant les « vlogs » la pub n’a été aussi naturelle, aussi peu intrusive et comme allant de soi.  Jamais elle n’a eu ce goût de confidence, cette saveur d’un je ne sais quel secret percé et partagé d’emblée.

Comment lui résister ? …Et les internautes suivent. Les entreprises aussi.

Les entreprises et la promo par «vlog ».

Les marques, en effet, n’ont pas tardé à se saisir de cette occasion unique de faire une pub « au naturel », d’une promo « sur le vif ». Des produits très divers, parfois de grandes marques, cherchent leur chemin vers le client par ce « bouche à oreille » style réseaux sociaux, par ce « de vous à moi » cent pour cent numérique.

Particulièrement sensible à ce type de pub sont les millénials, soit les jeunes de la génération Y. Ils réalisent tout par voie du Net – ils s’y renseignent, prospectent, comparent ; ils y achètent aussi, et à profusion. Aucune autre génération dans l’histoire n’a disposé de tant d’argent et d’un pouvoir d’achat aussi élevé ; aucune n’a eu non plus la grande ardeur de consommer et jouir matériellement dont font si clairement preuve les jeunes d’aujourd’hui. Or, leurs intentions d’achat se forment exclusivement (ou presque) par Youtube et les réseaux sociaux. 

Les autres catégories de clients – et de clientes surtout – ne restent pas trop en arrière. De plus en plus visionneuses de «vlogs », elles voient (ou, plutôt, ne voient même pas) la pub véhiculée par les canaux de mode et style de vie s’insinuer dans leurs choix et plans d’achat, s’y glisser avec la légèreté et grâce du gloss enduisant les lèvres d’Horia ou de la crème qu’ Emma Cakecup étale nonchalamment sur ses gâteaux. 

Eh oui, les entreprises n’ont qu’à suivre cette évolution si spontanée des choses. D’autant que les études démontrent un retour sur investissement de 11 fois plus grand pour la pub menée sur les réseaux par rapport à celle du marketing « normal ». Pas étonnant que désormais les brands consacrent de 10 à 20% de leur budget à une promotion par voie de « vlogs » tout en accordant une confiance accrue aux « youtubeurs/euses ». 

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